L’approche sexocorporelle et l'éjaculation prématurée
C’est une approche globale, progressive, qui aide à réconcilier le corps, le plaisir et la durée
1. Introduction
L’approche sexo-corporelle propose à l’homme de reconnaître, écouter et transformer les réactions de son corps, afin de retrouver plus de liberté dans sa sexualité. Elle repose sur un principe fondamental : le corps et le psychisme sont profondément liés. Les tensions corporelles influencent l’excitation, la capacité à durer et le plaisir… et inversement.
Cette méthode est particulièrement indiquée en cas d’éjaculation prématurée ou de trouble de l’érection lié à l’anxiété de performance. Elle ne cherche pas la performance, mais l’ajustement et l’harmonie.
2. Objectif de cette méthode
En pratique, il s’agit d’apprendre à :
détendre la zone du bas-ventre, souvent en tension,
gérer l’excitation sexuelle pour éviter qu’elle ne monte trop vite,
bouger avec plus de fluidité et de conscience,
mobiliser le bassin avec souplesse plutôt que tout le corps de façon rigide,
dissocier les contractions musculaires (périnée, fessiers, abdominaux…) pour ne pas les activer tous en même temps,
et surtout, à réinvestir le plaisir en se recentrant sur les sensations globales du corps, et non uniquement sur le pénis.
3. Avant de commencer
Pour que cette approche soit efficace, il est important de maîtriser en amont :
les techniques de respiration abdominale,
la conscience du périnée,
et la capacité à ralentir le rythme de ses mouvements.
Ces prérequis permettent de mieux contrôler l’excitation et d’installer un climat intérieur plus apaisé.
4. Étapes de la pratique sexo-corporelle
1. Apprendre à mobiliser son bassin
Le premier travail consiste à redonner de la mobilité au bassin, qui est souvent bloqué chez les hommes anxieux ou crispés.
Debout, basculez doucement les hanches d’avant en arrière : fesses en arrière, puis en avant.
Répétez ce mouvement une dizaine de fois, lentement, sans tension.
Puis testez les mêmes mouvements assis, puis allongé, pour repérer les différences.
👉 Ce mouvement, souvent oublié, permet de désengorger la zone pelvienne et de mieux répartir l’énergie dans le corps.
2. Associer respiration et mouvement
Une fois la mobilité du bassin retrouvée, on y ajoute la respiration :
Lorsque les fesses partent vers l’arrière (rétroversion), inspirez profondément.
Lorsque les fesses basculent vers l’avant (antéversion), expirez lentement.
Faites ces mouvements dans plusieurs positions : debout, assis, couché.
L’objectif est d’ancrer un rythme fluide, naturel et calme entre respiration et mouvement.
3. Appliquer la méthode lors de la masturbation
L’étape suivante est de pratiquer ces mouvements dans un contexte d’excitation réelle.
Allongez-vous confortablement,
Prenez le pénis en main (comme d’habitude), mais cette fois, ne bougez pas la main,
C’est votre bassin qui doit effectuer le mouvement de va-et-vient, lentement, comme appris précédemment,
L’objectif est de ralentir le rythme, mais aussi de diffuser les sensations dans tout le corps (pas seulement dans le sexe).
👉 Cette pratique aide à sortir du schéma classique « main active / corps passif », souvent trop rapide, et favorise un meilleur contrôle de l’excitation.
4. Intégrer la technique dans les rapports sexuels
Une fois bien entraîné, vous pourrez adapter cette méthode lors des rapports à deux.
Pendant la pénétration :
Optez pour des mouvements de rotation du bassin, et non des va-et-vient brusques.
Synchronisez le mouvement avec votre respiration :
Expiration + bassin vers l’avant = pénétration,
Inspiration + bassin en arrière = retrait.
Vous pouvez aussi :
Garder les yeux ouverts pour rester connecté à votre partenaire,
Lui proposer de vous accompagner dans les mouvements,
Lui demander de stimuler d’autres zones de votre corps (dos, bras, cheveux) pour moduler l’excitation sexuelle et la « décentrer » du bassin.
5. À deux : les positions à privilégier
1. Position « femme au-dessus »
Recommandée en premier lieu.
L’homme est allongé sur le dos, en posture détendue, ce qui facilite la respiration abdominale et limite les tensions.
Permet aussi de rester passif au début, pour mieux intégrer les sensations.
2. Position « homme au-dessus »
Une fois à l’aise, vous pouvez reprendre un rôle plus actif.
Essayez de synchroniser vos mouvements de bassin et votre respiration, comme dans les exercices précédents.
Gardez une attention constante à la qualité du mouvement, au rythme et aux sensations.
6. Pourquoi cette méthode fonctionne-t-elle ?
Elle apaise les tensions physiques souvent inconscientes.
Elle vous sort du réflexe d’agitation automatique souvent lié à la peur de mal faire.
Elle redonne au corps sa place de guide, en dehors de la performance mentale.
Elle réapprend à savourer plutôt qu’à contrôler, à ralentir plutôt qu’à subir.
C’est une approche globale, progressive, qui aide à réconcilier le corps, le plaisir et la durée.