La dysfonction érectile (ou « troubles de l’érection ») : ce qu’il faut savoir
1. Qu’est-ce que c’est ?
La dysfonction érectile, autrefois appelée « impuissance », correspond à une difficulté durable ou répétée à avoir ou à maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel satisfaisant.
Il ne s’agit pas d’un simple « passage à vide ». Cette difficulté doit être présente depuis au moins six mois et gêner la personne (ou le couple) pour être considérée comme un véritable trouble.
👉 Elle peut concerner des hommes de tous âges, bien qu’elle devienne plus fréquente avec les années.
👉 Elle n’est pas une fatalité. Il existe des solutions.
2. Quand parle-t-on de trouble de l’érection ?
On considère qu’il s’agit d’un trouble de l’érection lorsque, dans la majorité des rapports sexuels (environ 75 à 100 % du temps), une ou plusieurs des situations suivantes sont vécues :
Il est difficile d’obtenir une érection.
L’érection ne dure pas assez longtemps pour permettre un rapport sexuel.
L’érection est insuffisamment ferme.
Pour poser ce diagnostic, un échange avec un professionnel de santé suffit dans la grande majorité des cas. Aucun examen invasif n’est nécessaire en première intention.
3. Les causes possibles : un trouble multifactoriel
La dysfonction érectile n’a pas une seule cause. Elle peut être liée :
🔹 À des facteurs psychologiques :
anxiété de performance, stress, dépression, conflits relationnels…
événements de vie marquants (positifs ou négatifs)
pression, manque de confiance, fatigue mentale
🔹 À des causes physiques :
maladies vasculaires (hypertension, cholestérol, artères bouchées…)
diabète
troubles neurologiques (Parkinson, sclérose en plaques…)
taux de testostérone bas
certains traitements médicamenteux (antidépresseurs, bêtabloquants…)
séquelles de chirurgie ou de radiothérapie au niveau du bassin
tabac, alcool, drogues…
Ces causes peuvent être associées : par exemple, une anxiété passagère peut aggraver un trouble vasculaire déjà existant.
4. À quel âge cela peut-il arriver ?
Les troubles de l’érection peuvent survenir à tout âge, mais deviennent plus fréquents à partir de 50 ans :
Avant 40 ans : 1 à 10 % des hommes concernés
Entre 40 et 50 ans : 10 à 15 %
Entre 60 et 70 ans : 20 à 40 %
Après 70 ans : jusqu’à 100 % selon les études
Cela ne signifie pas que c’est « normal » et sans importance. À tout âge, la parole et l’accompagnement sont essentiels.
5. Comment se fait le bilan ?
Lors d’un premier entretien, le professionnel vous posera des questions pour bien comprendre la situation :
1. Vos ressentis :
Depuis quand la difficulté est-elle présente ?
Est-elle constante ou variable ?
Avez-vous des érections matinales ?
Quelles sont les circonstances où l’érection fonctionne ou non ?
Comment vivez-vous cela au niveau émotionnel ?
2. La vie affective et sexuelle :
Votre histoire de couple ou de partenaires
Les périodes d’abstinence ou de baisse de libido
La communication dans le couple
Le ressenti du partenaire (compréhension, critique, silence…)
3. Votre état de santé :
Maladies (diabète, tension, cholestérol, etc.)
Traitements en cours
Hygiène de vie (tabac, alcool, sommeil, stress…)
4. Parfois, un petit bilan peut être demandé :
Une prise de sang (testostérone, glycémie, cholestérol)
Un examen physique simple si nécessaire
Les examens plus complexes (doppler pénien, rigidimétrie…) ne sont plus systématiques. On les réserve à des cas particuliers.
6. Les types de dysfonction érectile
Il existe plusieurs formes de troubles de l’érection :
Depuis toujours : l’homme n’a jamais eu d’érection satisfaisante.
Apparue avec le temps : les troubles sont arrivés après une période normale.
Dans toutes les situations : avec tous les partenaires et dans toutes les pratiques.
Seulement dans certaines situations : par exemple uniquement avec la pénétration, ou uniquement avec un certain partenaire.
Dans tous les cas, il est possible de comprendre, d’agir et d’améliorer la situation.
7. Quelles sont les solutions possibles ?
A. Mesures générales et non médicamenteuses
Amélioration de l’hygiène de vie : alimentation, sommeil, réduction du stress
Arrêt du tabac et de l’alcool, ou diminution
Activité physique régulière
Adaptation des traitements en cours, si certains médicaments ont un impact
Réduction des facteurs de risque cardiovasculaires (diabète, hypertension…)
B. Médicaments pro-érectiles
Les plus connus sont les IPDE5 (inhibiteurs de la phosphodiestérase type 5), comme :
Viagra® (Sildénafil) : agit en 30 minutes, dure environ 6h
Cialis® (Tadalafil) : effet plus long (jusqu’à 36h), peut être pris en continu à faible dose
Levitra®, Spedra®, etc.
📝 À savoir :
Ces médicaments ne déclenchent pas l’érection tout seuls. Une excitation sexuelle est toujours nécessaire.
Ils sont contre-indiqués si vous prenez certains médicaments pour le cœur (dérivés nitrés) ou si un effort sexuel est déconseillé.
C. Autres traitements
Injections ou crèmes locales (Alprostadil)
Appareils mécaniques (vacuum)
Prothèses péniennes (en dernier recours après échec des autres méthodes)
8. Et le côté psychologique ?
Un accompagnement psychosexuel ou sexothérapeutique peut être très bénéfique :
Pour gérer l’anxiété de performance
Pour reprendre confiance
Pour retrouver une sexualité épanouie à son rythme
Pour améliorer la communication dans le couple
Pour mieux connaître ses besoins et ceux de l’autre
L’alliance entre prise en charge médicale et accompagnement émotionnel donne les meilleurs résultats.
9. Ce qu’il faut retenir
Les troubles de l’érection sont fréquents et compréhensibles.
Ce n’est ni honteux, ni irréversible.
De nombreuses solutions existent, adaptées à chaque situation.
En parler, c’est déjà commencer à guérir.
Vous n’êtes pas seul. Il existe des professionnels bienveillants et compétents pour vous accompagner.