Algorithme du bonheur, biais cognitifs et PA
đ§ Les piĂšges invisibles : biais cognitifs et pensĂ©es automatiques dans notre quĂȘte de bonheur
MĂȘme si nous croyons voir le monde « tel quâil est », en rĂ©alitĂ©, nous voyons le monde tel que nous sommes.
Notre cerveau interprĂšte en permanence les informations quâil reçoit Ă travers des filtres inconscients, souvent hĂ©ritĂ©s de notre passĂ©, de notre Ă©ducation, de nos blessures ou de notre environnement social.
Ces filtres, ce sont :
les biais cognitifs (erreurs systématiques de raisonnement),
et les pensées automatiques négatives (interprétations rapides, souvent pessimistes ou auto-dévalorisantes).
Ils peuvent court-circuiter notre capacité à donner un sens apaisé ou joyeux à nos perceptions, et donc saboter nos émotions et nos comportements⊠sans que nous en soyons toujours conscients.
đ OĂč agissent-ils dans lâalgorithme ?
Reprenons le processus :
Perception â Sens â Ămotion â Comportement
Les biais cognitifs et pensées négatives interfÚrent au niveau de « Sens ».
Ils modifient la signification que nous attribuons à ce que nous percevons, souvent de façon exagérée, erronée, ou déformée.
đ Quelques exemples concrets
| Perception | Biais / PensĂ©e automatique | Sens attribuĂ© | Ămotion ressentie | Comportement |
|---|---|---|---|---|
| Une amie ne rĂ©pond pas Ă un message | Lecture de pensĂ©e : « Elle mâen veut sĂ»rement » | Elle est fĂąchĂ©e contre moi | AnxiĂ©tĂ©, culpabilitĂ© | Insistance, retrait ou conflit |
| Un inconnu vous regarde dans la rue | Personnalisation : « Jâai dĂ» faire quelque chose de bizarre » | Je dĂ©range, je suis ridicule | Malaise, honte | Ăvitement ou justification |
| Une difficulté au travail | Catastrophisme : « Je vais perdre mon poste » | Ce problÚme est une menace grave | Peur, découragement | Paralysie ou agitation |
𧱠Les biais cognitifs les plus fréquents
GĂ©nĂ©ralisation excessive : tirer une rĂšgle gĂ©nĂ©rale Ă partir dâun seul Ă©vĂ©nement nĂ©gatif (« Je rate toujours tout »).
Filtre mental : ne voir que le négatif dans une situation.
Disqualification du positif : rejeter toute preuve contraire à sa vision négative (« Ce compliment ? Il était juste poli. »).
Lecture de pensée : croire deviner ce que pensent les autres, souvent en mal.
PrĂ©diction de lâavenir : imaginer que le pire va forcĂ©ment arriver.
Exigences rigides : « Il faut que je sois parfait. » « Je dois plaire à tout le monde. »
Â
â ïž ConsĂ©quence : un piratage de notre bonheur
Quand nos biais mentaux nous font attribuer aux choses un sens nĂ©gatif automatique, ils dĂ©clenchent des Ă©motions de peur, de colĂšre, de honte ou de tristesse, mĂȘme si la perception de dĂ©part Ă©tait neutre ou ambiguĂ«.
Et plus nous sommes sous stress ou fatigue, plus ces interprétations automatiques prennent le dessus.
Câest ainsi que le bonheur devient inaccessible : non pas parce que les Ă©vĂ©nements sont nĂ©gatifs, mais parce que notre filtre intĂ©rieur est teintĂ© de gris.
đ± Comment reprendre la main ?
Prendre conscience de nos pensĂ©es automatiques : « Quâest-ce que je me raconte intĂ©rieurement ? »
Identifier les biais : Est-ce que je gĂ©nĂ©ralise ? Est-ce que je devine ce que lâautre pense ? Est-ce que je dramatise ?
Questionner le sens attribuĂ© : Y a-t-il une autre façon dâinterprĂ©ter la situation, plus sereine, plus rĂ©aliste ?
Reformuler : « Peut-ĂȘtre quâelle ne rĂ©pond pas parce quâelle est occupĂ©e, et non pas fĂąchĂ©e. »
Choisir un sens qui vous soutient, plutĂŽt quâun sens qui vous enferme.
⚠En résumé
Ce nâest pas lâĂ©vĂ©nement qui nous fait souffrir, mais le sens biaisĂ© que nous lui donnons.
Les biais cognitifs et les pensées négatives ne sont pas une fatalité. En les identifiant, en les comprenant, et en les remplaçant par des pensées plus souples, nous reprenons le contrÎle de notre algorithme émotionnel.
Et avec un peu d’entraĂźnement, nous pouvons reprogrammer notre cerveau pour crĂ©er plus de clartĂ©, de libertĂ© intĂ©rieure et de bonheur.
