Ikigai - l'autre chemin du bonheur
l’ikigai est une notion profondément liée à la perception du bonheur — et à la manière de le construire, plutôt que de l’attendre passivement
1. Origine du mot et signification
Le mot japonais 生き甲斐 (ikigai) se compose de :
“Iki” (生き) : vivre
“Gai” (甲斐) : la valeur, ce qui vaut la peine, ce qui fait sens
🔸 On pourrait donc traduire “Ikigai” par :
🎯 « Ce pour quoi la vie mérite d’être vécue »,
🕊 ou encore : « Ce qui me donne envie de me lever le matin ».
2. Origines culturelles
L’ikigai est une philosophie de vie japonaise, ancrée notamment dans l’île d’Okinawa, connue pour ses centenaires actifs, souriants et engagés.
À Okinawa :
Il est mal vu de prendre sa retraite si cela signifie ne plus avoir de raison d’être.
Chaque personne, peu importe son âge, doit avoir un rôle, un sens, une place dans la communauté.
Le bonheur n’est pas une quête de plaisir, mais une vie qui a du sens, du lien, et du rythme.
3. Définition contemporaine (modèle des 4 cercles)
Dans la vision occidentalisée, popularisée par les travaux d’Hector Garcia et Francesc Miralles, l’ikigai est l’intersection de 4 dimensions fondamentales :
🔸 L’ikigai se trouve au centre, là où ces 4 sphères se rencontrent.
Chaque zone isolée a ses risques :
Passion seule sans utilité : frustration
Compétence sans amour : ennui
Utilité sans désir : burn-out
Rémunération sans sens : vide
✨ L’ikigai est l’alignement de l’amour, du sens, de la compétence et de la contribution.
4. L’ikigai comme facteur de bonheur
Contrairement à la vision hédoniste du bonheur (plaisir, détente), l’ikigai est une source d’eudaimonia (bonheur profond, selon Aristote) :
✔ Il structure l’existence
✔ Il donne un rôle et une utilité
✔ Il relie la personne à un but, à quelque chose de plus vaste qu’elle-même
✔ Il favorise l’engagement, la santé mentale, la longévité
Les Japonais disent : “Le bonheur ne se poursuit pas, il découle de l’ikigai.”
5. Lien avec le fonctionnement du cerveau
Sur le plan neuropsychologique :
L’ikigai active le circuit de la récompense, sans addiction ni fuite.
Il structure la pensée positive, car il oriente l’attention vers ce qui fait sens.
Il réduit le biais de négativité, en nous ancrant dans des actions porteuses et en donnant une lecture positive de la réalité.
Il stabilise les émotions car il crée une cohérence interne durable.
6. Comment le trouver ?
Trouver son ikigai demande temps, introspection, expérimentations. Ce n’est pas un test rapide.
Voici quelques questions clés pour le faire émerger :
💖 Ce que j’aime :
Qu’est-ce qui me fait perdre la notion du temps ?
Qu’est-ce qui me touche profondément chez les autres ?
🎯 Ce en quoi je suis bon :
Qu’est-ce que je fais naturellement, même sans y penser ?
Pour quoi vient-on spontanément me demander de l’aide ?
🌍 Ce dont le monde a besoin :
Quel problème me révolte ou m’attriste ?
Quelle cause me fait vibrer ou pleurer ?
💰 Ce pour quoi je peux être rémunéré :
Qu’est-ce que je pourrais transmettre, vendre, ou proposer avec cœur et justesse ?
L’ikigai n’est pas forcément professionnel. Il peut être artistique, relationnel, communautaire, spirituel…
7. Comment s’en servir pour augmenter son bonheur ?
🔹 1. Identifier ses micro-ikigai
Pas besoin de changer toute sa vie.
Trouve d’abord les petites choses qui ont du sens pour toi.
Même cuisiner un plat, prendre soin d’un proche, dessiner, écrire…
🔹 2. Équilibrer tes quatre cercles
Analyse : est-ce que l’un d’eux est négligé ?
→ Peut-être que tu fais ce que tu aimes… mais sans utilité.
→ Ou tu es utile… mais sans plaisir.
🔹 3. Pratiquer ton ikigai régulièrement
Le bonheur durable vient de la régularité, pas de l’intensité ponctuelle.
Trouve une routine ancrée dans ton ikigai — même 15 minutes par jour.
🔹 4. Relier ton ikigai aux autres
Le bonheur est relationnel. Partage ton ikigai.
Enseigne-le, donne-le, offre-le. Cela lui donne du souffle et de la vie.
8. En une phrase :
L’ikigai est ce feu doux qui éclaire sans brûler.
Il ne promet pas l’euphorie, mais la plénitude.
Il ne fait pas fuir la douleur, mais lui donne un sens.
